VANESSA TROCHAIN
JOYEUSE PARIS
QUELLES SONT LES RAISONS QUI T'ONT POUSSÉ À DÉMARRER TON ENTREPRISE ?
Même si mon job en cabinet d’avocats me plaisait et que la stabilité qu’il m’apportait me rassurait, je commençais à tourner en rond. Il y manquait de l’adrénaline, celle qui permet de s’épanouir personnellement et être fière de soi.
Ce sentiment s’était installé depuis un bon bout de temps, mais je ne m’étais pas autorisée, par peur, à écouter cette petite voix intérieure qui me suggérait de m’émanciper.
Et puis à l’été 2017, les vacances ont été bénéfiques.
J’ai réussi à faire intérieurement ce fameux point. Je n’avais pas encore d’enfant, j’avais des économies. Je me suis sentie à l’équilibre dans ma vie pour sauter le pas.
Je me suis surtout dit « Ma fille, tu as 30 ans, ne te cherches plus d’excuses, car tu en trouveras toujours ! Il serait temps de te faire kiffer. Si tu ne le fais pas maintenant, jamais tu n’oseras ».
Alors, j’ai étudié et mûri mon projet puis je me suis lancée. Ainsi, j’ai foncé et je n’ai plus jamais regardé en arrière !
PARLE-NOUS DE TON ENTREPRISE :
JOYEUSE PARIS c’est 3 collections de bijoux pour 3 instants de vie.
L’idée première, était d’écrire une histoire entre le bijou et la femme qui le porte.
Et dans un second temps, créer une marque qui pourrait s’adresser spécifiquement à toutes ces femmes actuelles, celles qui ont plusieurs vies dans une seule journée. Ces mêmes qui jonglent entre féminité et crédibilité.
Ainsi, je suis partie du constat que nous avions toutes, et cela peu importe notre budget, un dressing, mais à l’intérieur trois styles : un premier classique ou imposé pour aller travailler, un second pour le weekend plus décontracté enfin un troisième pour séduire une fois la nuit tombée.
Existait-il une marque de bijoux dont l’ADN même était de proposer des bijoux qui s’adaptaient spécifiquement à ces trois styles ? La réponse était : non. Aujourd’hui, c’est chose faite !
Vous venez chez JOYEUSE PARIS parce que vous cherchez un partenaire :
- Pour la semaine, un bijou discret et intemporel ;
- Pour le weekend, un bijou fashion et original ;
- Pour le soir, un bijou élégant et sophistiqué ;
Ou les trois ☺
Ainsi, vous naviguez entre trois styles et univers bien distincts.
Évidemment, la marque est encore toute jeune et les trois collections ne sont pas aussi abouties que je le souhaiterais. À terme, j’aimerai marquer davantage ces trois univers.
Je vous invite à découvrir les trois collections sur mon e-shop et plusieurs fois par an dans des boutiques éphémères lors de pop-up organisés avec d’autres créatrices talentueuses que je communique en amont via le compte Instagram.
QUELLES ONT ÉTÉ LES PREMIÈRES ÉTAPES POUR FAIRE DÉCOLLER TON ACTIVITÉ ?
Je ne suis pas au stade où je puisse parler de JOYEUSE comme un succès et ma petite expérience ne me permet pas de donner les clefs de la réussite. J’ai encore beaucoup à apprendre !
Néanmoins, il me semble primordial d’être conscient qu’aujourd’hui, dans le milieu du bijou ou ailleurs, la concurrence est féroce, car nous nous trouvons dans une époque de rébellion où chacun souhaite reprendre les rênes de sa vie. Monter son business, semble y être la solution « à la mode ».
Ainsi, il est évident qu’il faut avoir un projet solide et une vraie identité pour se lancer.
Seule et sans réseau en bijouterie, l’étape première a été de ne pas me précipiter, mais me lancer lorsque tous les voyants étaient synchronisés au vert.
Ensuite, se déployer un maximum ! Être vu et lu :
- sur les réseaux sociaux bien entendu, via les partenariats avec d’autres marques, des jeux-concours ou du sponsoring ;
- la presse écrite si possible via une agence (ce qui n’est pas mon cas pour le moment faute de moyens) ;
- ne pas négliger son réseau, ses ami(e)s et ami(e)s d’ami(e)s ;
- créer du lien avec ses clientes via des pop-up ;
- se construire un réseau professionnel en adhérant à des clubs. Je conseille EntreprenHer, le meilleur !
QUEL A ÉTÉ LE MOYEN LE PLUS EFFICACE POUR ATTIRER DES CLIENTS AU DÉBUT DE TON ACTIVITÉ ET QUELLES SONT TES ASTUCES POUR CONSTAMMENT EN ACQUÉRIR DE NOUVEAUX ?
Mes premières clientes ont été mes amies qui sont devenues mes meilleures ambassadrices. C’est grâce à elles que mes bijoux ont commencé à être vus.
Chaque bijou acheté est un bijou porté, qui voyage et qui apporte soit des visites sur mon site, soit des abonnés supplémentaires sur les réseaux instagram/facebook ou mieux, un achat.
Enfin, toute jeune marque ne peut se passer de collaborations avec des influenceuses. Honnêtement, je n’ai tenté l’expérience que trois fois, mais l’augmentation du trafic sur mon site internet et l’acquisition de nouveaux abonnés a été instantanée et flagrante. Encore faut-il bien les choisir et vérifier leur « fiabilité »
QUELS ONT ÉTÉ TES PLUS GROS CHALLENGES À CE JOUR ?
Gérer mes angoisses, la peur du lendemain et l’échec !
Endosser la pression constante.
Réussir à être visible dans mon secteur.
Enfin, et le plus dur, tout gérer seule !
COMMENT AS-TU SURMONTÉ CES DÉFIS ?
Toujours y croire et se dire qu’à un moment le travail paiera forcément.
Dans mon cas, les pop-up me permettent de rencontrer réellement mes clientes. Recevoir leurs compliments, les observer repartir ravies avec leurs bijoux Joyeuse Paris, ça me rebooste énormément.
Quand j’ai un coup de mou, je repense à ces moments pour me rappeler que ce que je créer n’ai pas à coté de la plaque et plaît incontestablement.
L’entrepreneuriat, c’est se prendre des claques (souvent) et se relever immédiatement en souriant.
QU'EST-CE QUI TE PLAÎT DANS LE FAIT D'ÊTRE TON PROPRE PATRON ?
Le fait de travailler pour soi allié au sentiment de liberté et de responsabilité que ça procure. Je voulais de l’adrénaline, j’en ai ! Je ne me suis jamais senti aussi vivante !
Sans oublier, les phases de réussites, même toutes petites, apportent une satisfaction et fierté énorme.
Mais aussi, se lever chaque matin pour faire grandir SON projet, celui qu’on a rêvé, imaginé et créé, est la meilleure des motivations.
Enfin, je pars en week-end ou prends des vacances quand j’en ai envie et sans demander la permission car, oui, çà je me l’autorise déjà et tant pis si c’est déraisonnable !
QUELS CONSEILS DONNERAIS-TU À D'AUTRES FEMMES ENTREPRENEURS ?
L’entrepreneuriat est un défi et un état d’esprit.
Toute femme voulant se lancer mérite qu’elle se pose, avant, les bonnes questions comme :
- Ai-je besoin de sécurité ou d’une routine de fond pour être épanouie ? Être entrepreneur au début, c’est n’avoir ni l’un, ni l’autre.
- Suis-je endurante ? L’entrepreneuriat, c’est se prendre des claques (souvent) et se relever immédiatement en souriant.
- Aurais-je les épaules assez solides pour endosser les avis, remarques, parfois jalousies de l’entourage ?
COMMENT GARDES-TU TA MOTIVATION PENDANT LES MOMENTS DIFFICILES ?
On ne va pas se mentir, il y a des gros coups de ras-le-bol, fatigue, déprime !
Mais à chaque fois, ça ne dur pas longtemps, car j’essaie de trouver du positif et je m’oblige à regarder autour de moi. J’y constate qu’il y a bien pire et qu’il serait honteux de rester dans un état de résilience ou léthargie. Cela vient de mon éducation. Petite, mon père m’interdisait de me plaindre, car selon lui, il n’y avait pas lieu. La famine, la pauvreté, la maladie ou encore la mort, çà ce sont de réelles injustices qui rendent la vie difficile !
QUELLES SONT LES CLÉS DE LA RÉUSSITE SELON TOI ?
Beaucoup de travail et de persévérance, rester humble et toujours garder espoir.
Quand un gros imprévu arrive…
inévitablement je panique ! Puis dans la minute qui suit, je souffle et fais le vide dans ma tête. Ensuite, je décide de surmonter l’imprévu étape par étape.
Ma plus grosse peur en tant que businesswoman est…
ne pas atteindre mes objectifs, pire, l’échec.
La chose la plus courageuse que j’ai faite est…
quitter mon super job et ma bulle de confort pour me diriger vers l’inconnu et l’instabilité.
À 50 ans, si je pouvais revenir à l’époque de mes 20 ans, je me dirais…
Je n’en sais rien, c’est si loin !
Surement, cool je gagne à nouveau 30 ans de vie ☺
La plus grosse leçon que j’ai apprise grâce à l’entrepreneuriat est…
on n'a jamais autant de forces et de ressources que lorsqu’on se bat pour sa cause, son combat ou sa passion.
Mon dicton préféré est…
« Il n’y a que deux conduites avec la vie : ou on la rêve ou on l’accomplit. »
René Char.